cet autre site de maricourt est un absolu éparpillement
Tom possédait douze billes, un morceau de guimbarde, un éclat de verre de bouteille bleu pour regarder à travers, un canon fait avec une bobine, une clé qui n’ouvrait rien, un morceau de craie, le bouchon en verre d’une carafe, un soldat de plomb, deux têtards, six pétards, un chaton borgne, un bouton de porte en cuivre, un collier de chien -mais pas de chien-, un manche de couteau, quatre morceaux de peau d’orange, et un vieux contrepoids abîmé ayant appartenu à une fenêtre.
Tous ces gens si extraordinairement lettrés sont entièrement dépourvus d'un rapport heureux au quotidien, ils sont absents, en un sens, ils vivent dans une rêverie continuelle, ils expriment des choses peut-être très vraies, très justes, mais qui, loin de leur servir à quoi que ce soit, ni à eux ni aux autres, leur nuisent au contraire, essentiellement, à eux et à notre temps, et du moment qu'il y a quelque chose d'aussi impuissant, d'aussi pitoyable qui est tapi comme une ombre auprès des gens de cette sorte, je n'aime pas les fréquenter, ils veulent entendre mon bavardage, et puis se sentir supérieurs, ils veulent voir mon visage et se repaître de sa spontanéité, “n'est-ce pas”, disent-ils alors, “il n'y comprend rien”, mais c'est bien eux qui n'y comprennent rien, et ils sont toujours à mener une guerre secrète contre ce qui vit là.
Cette culture est comme une langue morte qui n'a plus rien de commun avec le parler de la rue. Elle est de plus en plus étrangère à notre vraie vie. Elle est confinée dans des coteries mortes, comme une culture de mandarins. Elle n'a plus de racines vivantes.
J'aspire à un art qui soit directement branché sur notre vie courante, un art qui prenne départ dans cette vie courante, qui soit de notre vraie vie et de nos vraies humeurs une émanation immédiate.
I despise stories, as they mislead people into believing that something has happened. In fact, nothing really happens as we flee from one condition to another. Because today there are only states of being – all stories have become obsolete and cliched, and have resolved themselves. All that remains is time. This is probably the only thing that’s still genuine – time itself: the years, days, hours, minutes and seconds.
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La culture contemporaine devient, de plus en plus, un mélange d’imposture moderniste et de muséisme. Il y a belle lurette que le modernisme est devenu une vieillerie, cultivée pour elle-même, et reposant souvent sur de simples plagiats qui ne sont admis que grâce au néo-analphabétisme du public (…). La culture passée n’est plus vivante dans une tradition, mais objet de savoir muséique et de curiosités mondaines et touristiques régulées par les modes.
Allez courir dans les champs, traverser les plaines à fond de train comme un cheval ; sautez à la corde et, quand vous aurez six ans, vous ne saurez plus rien et vous verrez des choses insensées.
Les amateurs sont des personnes dont on ne peut réprimer les aspirations cinématographiques. Puisqu'ils visent une certaine forme de cinéma dont la portée est plus profonde et lointaine, ils ont naturellement dépassé les modalités d'évaluation inhérentes au milieu. En refusant de suivre les normes de la profession, ils intègrent une notion et des valeurs de pluralisme. Se plaçant en dehors de la routine et de l'excès, ils se créent un horizon plus vaste.
Le cinéma ne peut plus être un privilège réservé à un petit nombre. Il appartient en principe à tout le monde. (…) J'ai toujours éprouvé de l'aversion pour le sentiment de supériorité des gens de la profession. Or, les amateurs sont avides d'égalité et de justice, ils ont le souci de notre condition et de la compassion pour les gens ordinaires.
quant à nous poètes
si nous voulons que notre mort fasse quelque bruit
il vaut mieux nous suicider
au revolver
qu'au gaz
Mais tout ce qui m'arrive d'important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l'on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l'espace d'une seconde ou l'espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.
le chien est allé dans l'eau
ma chienne n'aime pas
la mer
beaucoup de chiens ont peur des vagues
charlie y allait
et rik allait à la mer
on lui lançait une balle et
il y allait
Sombrez un peu ! Essayez donc ! L'art de sombrer est pratiqué avec un bonheur inégal par les uns et par les autres. En Allemagne, il y a de piètres artistes en la matière qui disent qu'ils ont si peu de choses pour lesquelles vivre qu'à strictement parler c'est uniquement le sentiment qu'ils ont encore moins de choses pour lesquelles mourir qui les maintient en vie. Mais il existe aussi une quantité surprenante de gens qui sont prêts à tout accepter dans le simple but de continuer à vivre.
Mais le temps est venu d'ouvrir tous les asiles
de faire sauter les murs des maisons de santé
de laisser déferler la horde des débiles
pour qu'ils détruisent enfin ce monde d'infirmiers
pour faire taire à jamais tous ces voyeurs de fou
qui visitent les cages avec leur belle famille
qui nous tiennent sous l'eau derrière de hautes grilles
et qui verrouilleront peu à peu nos genoux
c'est pourquoi je prépare des commandos de chair
que je me mobilise jusqu'au fond de la mer
car maintenant je gagne un monde où je m'ignore
qu'un jour nous foulerons de nos babouches d'or…
La grenouille découverte apparaissait pieds et poings liés. Les pattes avant étaient collées ensemble, le corps et les pattes arrière étaient fixés à l'eucalyptus. Pour la rapporter, nous avons découpé la branche.
et un autre irait peut-être se persuader qu’il écrit ceci et cela bien mieux que moi, et moi, je puis me permettre de dire que depuis longtemps peut-être, j’ai appris à trop bien m’exprimer, et que les acrobaties langagières auxquelles je ne cesse de m’exercer éveillent en moi un désir ardent de parler, je ne dirais pas, avec plus de simplicité, mais disons avec parfois d’avantage de maladresse, peut-être, avec moins d’assurance, comme si une vie respirait, fleurissait, resplendissait entre les phrases, une vie riche dont j’ignorais tout et que les lecteurs, ceux qui scrutent les images écrites, verraient, mais pas moi ; et comment, à présent, ne pas être traversé par la belle intuition que ce que l’on donne sans le savoir représente un don plus sublime, un service, une offrande plus essentielle, une forme plus pure de l’amour ?